Au cimetière
On nous signale la regrettable incurie qui règne au cimetière Saint-Cyprien.
On procède en ce moment à la reprise de certains carrés dans ce cimetière. A-t-on laissé s’écouler le temps légal avant de procéder à cette reprise ?
C’est possible.
Dans tous les cas, voici ce qui arrive :
Sous les coups de bêche des fossoyeurs, des restes qui n’ont pas été dissous par la terre sont mis à jour.
Des lambeaux de suaires, des crânes auxquels adhèrent des cheveux, des ossements en masse. Tout cela gît pêle-mêle sur les bords des fosses nouvellement creusées. C’est à la fois écoeurant et triste. Ne pourrait-on pas prendre des mesures pour mettre ces débris humains à l’abri des regards et des profanations ?
A la veille de la fête des Morts, surtout, cette mesure s’impose impérieusement.
(L’Express du Midi ― 21 octobre 1892)