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Une fillette brûlée vive à l'école laïque de Marengo

Publié le par tolosa

Dans la journée de vendredi, à une heure du soir, une petite fille fréquentait l’école laïque de Marengo, a été, par défaut de surveillance, victime d’un terrible accident qui devait amener sa mort. Voici les faits :

Une fillette de 6 ans, dont le père M. Branet, employé aux chemins de fer du Midi et domicilié 29 rue des Champs-Elysées, prenait sa pension à la cantine de l’école communale de Marengo. Tout le monde sait que la cantine scolaire est une annexe de l’école laïque où, à peu de frais, on sert le repas du matin aux enfants dont les parents sont retenus ailleurs par leurs occupations à l’heure du déjeuner. Les enfants doivent rester à la cantine et y être d’autant mieux surveillées qu’elles sont pour la plupart tout à fait jeune.

Or, vendredi, pendant la récréation de midi, la petite Branet, qui jouait dans la cour avec d’autres enfants, eut froid et voulut réchauffer ses petites mains au poêle de l’école. Elle dût s’approcher sans doute imprudemment du feu, et ses vêtements s’enflammèrent. Alors l’enfant épouvantée se précipita au dehors, entourée de flammes, et, traversant la cour alla se réfugier dans les cabinets. La monitrice qui avait entendu les cris déchirants de la fillette accourut, mais trop tard ; l’enfant était étendue sur le sol, son petit corps tout couvert d’horribles brûlures. Le visage de la petite victime seul avait été épargné par les flammes.

Mme Mary, directrice de l’école, fit transporter alors la petite Branet chez ses parents. On comprend le désespoir du père et de la mère devant une catastrophe si cruelle.

Le médecin appelé aussitôt constata l’état désespéré de la petite fille, qui acheva de passer la journée de vendredi au milieu des souffrances les plus terribles pour expirer samedi à une heure du matin.

Devant l’atroce douleur de ceux qui viennent de perdre leur enfant, nous n’insisterons pas davantage sur les pénibles circonstances qui ont amené sa mort. Nous ferons cependant remarquer que c’est dans une école, absolument dépourvue de surveillance, que cette catastrophe est arrivée.

On a laissé la petite fille s’approcher du feu, elle a pu traverser la cour, en proie aux flammes, sans que l’on s’en aperçoive.

Après que l’on a chassé de l’école et de France nos religieuses dont on connait le dévouement maternel et la sollicitude incessante des évènements de ce genre nous offrent une bien triste perspective pour les soins qu’à l’avenir on prendra de nos enfants.

(L’Express du Midi – 12 janvier 1902)

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