Le théâtre en plein air du Ramier

M. le docteur Charry, l’ingénieux et actif directeur du théâtre du Ramier du Château, vient d’établir le calendrier de la semaine prochaine. De splendides spectacles sont assurés aux Toulousains et à ceux qu’attire en foule de toute la région le théâtre en plein air installé dans une île verdoyante que la Garonne presse amoureusement de ses bras.

Le 16 mai, nous aurons Samson et Dalila, le chef-d’œuvre de Camille Saint-Saëns, qui sera interprété par Mlle Charbonnel, MM. Franz, Teissié et Vallier, tous les quatre de l’Opéra national. Il n’était pas possible de grouper des artistes lyriques plus éminents et cette représentation laissera, dans tous le Sud-Ouest, un souvenir ineffaçable.

Le 13 juin, on donnera Carmen, avec Mlle Sylva, Mlle Victoria Fer et M. Saldou, si aimés de notre public. Le rôle d’Escamillo sera tenu par M. Dufrane, l’admirable baryton qu’on n’a pas eu encore l’occasion d’applaudir à Toulouse.

Le 27 juin, l’art lyrique cèdera la scène du Ramier à l’art dramatique. Ce jour-là, un plaisir inégalable nous sera réservé l’Antigone de Sophocle nous amènera les deux plus grands tragédiens qui soient aujourd’hui dans le monde entier.

M. Mounet-Sully, le sublime, et Mme Julia Bartet, la divine. Quand on a prononcé ces deux grands noms, il convient de ne rien ajouter.

Enfin, le 14 juillet, en représentation populaire, nous aurons la Fille de Roland, avec Mlle Lucie Brillé et M. Perrin.

Des travaux considérables sont faits au Ramier ; des quantités de terre exhaussent le pourtour de l’amphithéâtre, si bien que les voix, retenues par une enceinte surélevée, frapperont avec toute leur force l’oreille de l’auditeur le plus reculé.

Pour Samson et Dalila, M. Gardy, le distingué peintre, prépare un décor sensationnel, le temple de Dagon s’écroulera effectivement sur l’orgie des Philistins. La mise en scène de cet opéra illustre sera digne des interprètes.

(Midi Socialiste- 30 avril 1909)